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Review of IST 'BERLIN' by JEAN-MICHEL VAN SCHOUWBURG

Lorsqu’il m’a envoyé cetalbum, Simon H Fell m’avait signalé qu’il aimait participé à des expériencesmusicales les plus extrêmes, parmi les quelles ce trio IST labellisé alors« London New Silence ». Il citait aussi le duo Descension avec leguitariste noise destroy Stefan Jaworzyn et le trio SHF (Alan Wilkinson / PaulHession / Simon H Fell) , coupable lui d’un album intitulé The Horrors ofDarmstadt sur le label Shock du mêmeJaworzyn. Leur Bogey’s enregistréil y a 20 ans est devenu un classique de la transe « free »jusqu’auboutisto- brötzmaniaque intelligente.


La musique du cédé Berlinest l’intégrale d’un concert quifit date dans l’évolution de la mouvance « réductionniste »berlinoise et partagea le public de manière presque schismatique. Un extrait duconcert avait été publié dans Audio par le label a/l/l . Le titrePoint etLigne se réfère à l’épure sèchequ’évoque cette musique à l’espace (de silences) qui vibre entre chaque pointet chaque ligne. Cela dit, cela reste ludique et imprévisible. Les musiciens nejouent pas au hasard (*), mais chacun suit une logique, réagit à l’écoute enanticipant ou retenant un geste sonore. Différents niveaux d’activité et dedynamique se conjuguent avec une belle précision et une véritable intension.Des événements sonores surgissent de la vibration d’objets dans les cordes dela harpe ou de frottements d’archets diversifiés. Des pizzicatos au bord dusilence ou un coup bref mezzofortesuivi d’un frottement non mesuré ou d’une harmonique éthérée rentrent dans unjeu subtil de contrastes et de correspondances. La qualité du silence qui lesentourent ou les séparent et les infimes nuances d’un jeu à peine audible (16ème et 17èmeminutes) concourent à souligner les caractéristiques du son acoustique. Leurunivers se déplace vers un dénouement « complexe » stylisé à lavingtième minute comme si l’interaction de l’improvisation libre (l’école PhilWachsmann John Russell Radu Malfatti des années 80) était disséquée, toute exubérance écarté. Certains sons semblent êtreélectroniques mais sont produits acoustiquement : par exemple, un doigthumide frotte la surface de la caisse de résonance d’un instrument avec unbruit strident. Un excellent enregistrement très représentatif d’un étatd’esprit et de l’évolution de la scène britannique et internationale.


Aussi, cet album est plusqu’un document car ces artistes ont le talent nécessaire pour sublimer leurdirection musicale et atteindre un niveau de plaisir d’écoute véritable etrépété.

Pour info, ce même trioaugmenté de Derek Bailey et du virtuose de claquettes Will Gaines figurent dansle CD Company in Marseille /Incus, album produit par Bailey himself.


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